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Alimentation des animaux à l'engraissement Amidon et lipides permettent de réduire les gaz à effet de serre

Le secteur bovin-viande est responsable de 5 à 6 % des émissions de gaz à effet de serre. L’Inra a mené l’enquête pour valider l’intérêt d’une ration riche en amidon et lipides sur la réduction de l’ensemble des émissions (dioxyde d’azote, méthane et dioxyde de carbone) émises par des taurillons en phase d’engraissement. L’effet est positif... mais pas sur tous les postes. Détails.

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« Les résultats de l’enquête faite par l’Inra
montrent que la stratégie alimentaire riche en
amidon et lipide permet de réduire de 27 %
l’impact du changement climatique par rapport
au système riche en paroi. » (© Terre-net Média)

Une enquête menée par l’Institut de l’élevage en 2009 avait montré que l’agriculture contribuait à hauteur de 19 % dans les émissions de gaz à effet de serre (Ges) en France, dont 11 % pour le secteur herbivore.

Quant au secteur bovin viande, il est responsable de 5 à 6 % des Ges en France, sans doute moins si l’on intègre le stockage de carbone permis par les prairies. Par comparaison, le transport pèse 26 % des Ges, le bâtiment 19 %, l’industrie 21 % et le secteur énergie 12 %.

L’enquête a par ailleurs clairement établi de nombreuses sources d’émissions (déjection en bâtiment, stockage des déjections, transports, alimentation…).

Riche en parois versus riche en amidon et lipides

Il est donc théoriquement possible de réduite l’impact environnemental de l’élevage, notamment en agissant sur l’alimentation.

« Chez des taurillons à l’engraissement recevant des rations très concentrées, la production de méthane entérique a été réduite de 23 %, avec une ration à base de céréales enrichie en graine de lin extrudée, par rapport à une ration à base de coproduits riches en paroi », rappelle Thi Tuyet Hanh Nguyen, doctorant à L'inra.


Le méthane entérique est responsable de 50 % des émissions de gaz à effet
de serre en élevage. (© Jean Baptiste Dollé – Institut de l’Elevage)

L’Inra, dans le cadre de ses travaux sur la réduction des Ges, a donc lancé une étude visant à comparer les impacts environnementaux, en particulier les émissions de gaz à effet de serre (Ges), de ces deux rations distribuées à des taurillons en utilisant l’analyse du cycle de vie.

Les résultats en détail

Dans le système riche en amidon et lipide, le méthane entérique (produit à l’intérieur du rumen) est responsable de 47 % de l’ensemble des émissions (N2O, CH4 et CO2) des taurillons en phase d’engraissement ; dans le cas d’une alimentation « riche en paroi », ce taux tombe légèrement (44 %) ;

Le système alimentaire « riche en amidon et lipides » a un impact sur le changement climatique inférieur de 27 % par rapport au système alimentaire « riche en paroi » ; quand cet impact est exprimé en kg CO2 éq., ce taux tombe à 10 % ;

Le système alimentaire « riche en amidon et lipides » émet 18 % de CO2 en moins par rapport au régime « riche en paroi » « principalement en raison des émissions liées à la déshydratation » expliquait en décembre 2010 le rapporteur de l’étude de l’Inra, T.T. Hanh Nguyen. À l’inverse, il émet 5 % de dioxyde d’azote de plus que le système « riche en parois ».

Néanmoins, l’eutrophisation et l’occupation des terres du système « riche en amidon et lipides » sont plus élevées avec respectivement +54 % et +39 % que celles du système « riche en parois ».

Cette étude a été menée pendant la période d’engraissement de taurillons âgés entre 8,5 à 16 mois. Deux lots d’animaux ont été constitués, chacun recevant un régime alimentaire distinct :

-27 % sur l’impact « changement climatique »

« Nous avons délibérément limité le système d’étude en nous focalisant sur la production des aliments et leur transport, sur les émissions de méthane entérique et sur les impacts associés au stockage des déjections sur l’exploitation », détaille le scientifique de l’Inra.

À noter que le lot alimenté avec une ration riche en parois était situé en Champagne-Ardenne, tandis que le lot recevant une alimentation riche en amidon et lipide était en Aquitaine.

« Les résultats montent que la stratégie alimentaire "riche en amidon et lipides" permet de réduire de 27 % de l’impact " changement climatique" par rapport au système "riche en paroi".  Cette stratégie alimentaire est également plus favorable en termes d’acidification et pour la demande cumulative en énergie. Mais elle est défavorable en termes au niveau de l’eutrophisation  et de l’occupation des terres. »

Pour aller plus loin

Institut de l’élevage : www.inst-elevage.asso.fr.
Journée 3R : www.journees3R.fr

 

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